Il y a un changement de paradigme dans notre compréhension de ce que signifie le genre et le sexe. Le mouvement « no gender » qui émerge en mode aujourd’hui s’inscrit dans une mouvance beaucoup plus globale de remise en question des normes établies. La jeune génération ne se reconnait plus dans la division arbitraire qui régit les lois de la consommation depuis qu’elle existe, explique t-on au sein de l’agence de style Nelly Rodi. Au-delà d’une offre commerciale, c’est de la place de l’homme et de la femme dont il est question à travers cette mutation, il s’agit aussi d’évoluer vers une société plus égalitaire, moins « genrée », où l’homme et la femme seraient égaux pour de vrai.
Une identité non sexuée
Actuellement, nous réfléchissons beaucoup sur les études de genre, l’activisme LGBTQ+ (Lesbienne, Gay, Bisexuel, Travesti et Transsexuel, Queer) et la perspective théorique féministe. Par conséquent, toutes ces questions ont fini par prendre leur envol et ont amené de nouveaux discours.
Bienvenue dans l’ère du « no gender », du « gender fluid » ou du « gender neutral », comme disent les Anglo-Saxons, une tendance qui s’affranchit de la binarité homme-femme et se vit dans la mobilité. Que signifie le no gender ? « C’est passer de la fille au garçon – et vice versa – pour embrasser une multitude d’identités », analyse Alice Pfeiffer, rédactrice en chef du magazine Antidote et titulaire d’une maîtrise en gender studies à la London School of Economics.
Dress code éclaté, mode dégenrée ou silhouette neutre : un nouvel esthétisme fait son apparition aujourd’hui.
Masculiniser la femme ou féminiser l’homme ? Ce n’est pas nouveau !
Changements de style pour les célébrités et la mode sans sexe. La percée de ces concepts est également venue avec Coco Chanel. Elle a été la première femme à s’habiller et à créer des modèles
féminins avec des pantalons et des blazers au début du XXe siècle. Depuis lors, des actrices célèbres comme Marlene Dietrich, Katherine Hepburn et Greta Garbo ont été les pionnières de l’apparition en public en pantalon. À l’époque, Marlene Dietrich a même été apostrophée par la police française car il était interdit aux femmes de porter des pantalons dans les lieux publics.
C’est en 1960 qu’est apparue la mode unisexe, où les femmes adhèrent aux cheveux courts et aux costumes, mais même alors, il y avait encore des modèles masculins et féminins. Depuis, ces pièces sont devenues populaires et les paradigmes de l’idéologie du genre sont en train d’être déconstruits.
En 2014, l’actrice Angelina Jolie s’est fait remarquer sur le tapis rouge des BAFTA (British Academy Film Awards) à Londres, portant un blazer, un pantalon de soirée, un noeud papillon et des talons hauts. Jaden Smith, fils de l’acteur Will Smith, a adopté les robes, trouvant un style vestimentaire qui favorise son confort et son bien-être. Des artistes comme David Bowie, Kurt Cobain et Jared Leto ont également gagné les médias pour avoir adopté des robes et des jupes dans leur garde-robe.
L’important, c’est la liberté de s’habiller et de choisir !
Les vêtements sont conçus pour les gens et non plus pour les hommes ou les femmes. En outre, chaque pièce respecte l’individualité et la particularité du corps et vise à apporter du confort, en plus d’apporter de l’élégance.
Les couleurs et les modèles n’ont pas de sexe, et chaque personne créer son style avec la couleur qui lui plaît le plus et avec la pièce qui lui convient le mieux. Abandonner une fois pour toutes les concepts qui déterminent le masculin et le féminin et simplement bien s’habiller, en renforçant l’estime de soi et en facilitant sa routine quotidienne. C’est la proposition de la mode no gender.